Accueil > Relations franco-serbes > Mémoire > 180 ans des relations diplomatiques franco-serbes > Principaux acteurs > Les grands acteurs du rétablissement des relations franco serbes
Les grands acteurs du rétablissement des relations franco-serbes
De 1245 à 1879, découvrez les grands acteurs de l’établissement des relations diplomatiques franco-serbes.
1/ Au Moyen-Age
Sainte Hélène d’Anjou
Hélène d’Anjou est née en 1237 et décédée en 1314. Son origine reste sujette à discussion. Elle pourrait être la fille de l’Empereur latin de Constantinople Baudouin II de Courtenay - lui-même issu de la maison capétienne de Courtenay, une branche de la famille royale de France. D’autres théories estiment qu’elles pourrait être issue de ce qui deviendrait plus tard la famille de Valois - qui règnera sur la France de 1328 à 1589. Hélène d’Anjou est donc, quoi qu’il en soit, issue de la haute noblesse française, vraisemblablement liée à la famille royale.
.
En 1245, elle épouse le roi de Serbie Stefan IV Uroš Ier, évènement qui constitue le premier rapprochement politique entre les deux pays. En tant que reine, elle s’est employée à construire des monastères et à fournir secours et instruction aux pauvres, aux orphelins et aux jeunes filles de familles démunies.
.
Reine très pieuse, elle finira sa vie comme religieuse au monastère de Gradac, après que son mari ait été évincé du trône en 1276. Son action lui a valu d’être canonisée par l’Eglise orthodoxe après sa mort.
Stefan IV - Uros Ier
Né en 1223, Stefan IV Uros Ier est issu de la dynastie des Nemanjic. Il a régné sur la Serbie de 1243 à 1276. Durant la première partie de son règne, il parvient à assurer la prospérité du royaume, assurant la paix avec ses voisins et notamment avec l’Empire byzantin – en 1261, il aide même Michel VIII Paléologue à reconquérir Constantinople.
.
En 1245, Uros Ier épouse Hélène d’Anjou, permettant un premier rapprochement diplomatique avec la France, qui se concrétise en 1255 par une première alliance diplomatique entre les deux pays. A ce titre, avec le roi Louis IX (Saint Louis) il peut être considéré comme un des fondateurs des relations diplomatiques franco-serbes.
.
En effet, sur le fondement de ce premier rapprochement, Uros Ier conclut également, en 1273, la première alliance militaire franco-serbe - en l’espèce, avec le prince Charles d’Anjou, frère du roi Louis IX (Saint Louis). Il espérait alors que les troupes françaises l’aideraient à sécuriser sa frontière sud, menacée à cette époque. Mais après que le pape Grégoire X ait interdit à Charles d’Anjou de s’engager dans les Balkans, l’expédition est finalement annulée.
.
Stefan IV Uros Ier perd finalement le trône en 1276 après une défaite contre la Hongrie et meurt peu après.
Louis IX – Saint Louis
Né en 1214, Louis IX est l’héritier de la dynastie des Capétiens directs. Fils du roi Louis VIII et de Blanche de Castille, il reçoit une éducation très pieuse. Son père étant décédé en 1226, Louis IX monte sur le trône à l’âge de 12 ans, soit un an avant l’âge légal de la majorité des rois (13 ans). Sa mère exerce alors la régence pendant quelques années mais le jeune roi affirme rapidement son autorité. En 1259, il signe avec l’Angleterre le Traité de Paris qui met fin à la Première guerre de cent ans (1159-1259) puis s’efforce d’agrandir le domaine royal aux dépends des féodaux.
.
Il se rend très populaire auprès des Français en renforçant la justice royale, en la rendant plus accessible à la population et plus équitable mais aussi en réduisant l’usage de la torture et en introduisant la présomption d’innocence. La force et la qualité de son administration le font considérer comme le créateur de la monarchie moderne. Il est le fondateur de l’Université de la Sorbonne mais aussi de plusieurs abbayes et hospices qui fournissent aide et secours aux plus pauvres. En 1242, il acquiert les reliques de la Passion du Christ, qui sont conservées à la Sainte Chapelle (puis à Notre Dame à partir de 1804). Il conduit la septième croisade en Egypte (1249) puis la huitième en Tunisie (1270), au cours de laquelle il décède. Il est canonisé en 1297.
.
En 1255, Saint Louis accepte un premier rapprochement diplomatique avec la Serbie du roi Uros Ier Nemanjic. Même si celle-ci ne semble pas avoir été officialisée par un traité en bonne et due forme, elle marque le point de départ de relations périodiques entre la France et la Serbie pendant environ un siècle - avec, notamment, les deux alliances militaires de 1273 et 1308.
Charles de Valois
Né en 1270, Charles de Valois est un fils de Philippe III et petit-fils de Louis IX. Il est le fondateur de la famille de Valois, qui règnera de 1328 à 1588. En 1282, alors que les Siciliens chassent leur roi Charles d’Anjou au profit d’un prince aragonais, le Pape et le roi de France font désigner Charles de Valois roi de Sicile. En 1285, Philippe III et Charles de Valois mènent une expédition contre les Aragonais, qui échoue. En 1292, Charles combat le comte de Hainaut puis mène deux campagnes en Flandres, alliée de l’Angleterre, en 1297 et 1300.
.
En 1300, il épouse Catherine de Courtenay, héritière du titre d’Empereur latin de Constantinople. Cet empire a disparu en 1261 mais le titre permet à Charles de justifier des expéditions pour se constituer une principauté méditerranéenne. En 1302, il essaie de reconquérir la Sicile mais échoue une fois encore. Il rentre en France où le roi Philippe IV le charge de venger sa défaite de Courtrai, en Flandres, en 1302. Il participe alors à la campagne de 1303-1304, qui se solde par un succès limité.
.
En 1306, Charles envisage de reconstituer à son profit l’Empire latin de Constantinople et signe un accord avec le Pape, Venise, l’Aragon et l’Arménie. C’est pourquoi en 1308, il noue la deuxième alliance militaire franco-serbe, avec le roi Stefan Uros II Milutin - une première alliance avait été nouée en 1273 par le prince Charles d’Anjou et Uros Ier, mais l’expédition française avait finalement été annulée. En 1308, de premières troupes françaises sont envoyées en Serbie par Charles de Valois sous le commandement de Thibaut de Chépoy. Elles combattent pendant deux ans aux côtés des armées serbes mais l’expédition échoue finalement en 1310 faute de soutien diplomatique des cours européennes.
.
Rentré en France, Charles de Valois annexe Lyon à la France pour le compte de Philippe IV le Bel (1310-1312) puis mène une nouvelle campagne en Flandres (1313). Il est ensuite un conseiller des rois Louis X (1314-1316), Philippe V (1316-1322) et Charles IV (1322-1328). Il meurt en 1325.
Stefan Uros II Milutin
Né en 1253, Stefan Uros II Milutin est le fils du roi Uros Ier et d’Hélène d’Anjou. Il règne sur la Serbie de 1282 à 1321. Après une difficile crise de succession au cours de laquelle il écarte son frère du pouvoir (1282), il se lance à la conquête de la Macédoine dans les années 1280. De 1292 à 1299 il doit faire face à un dur conflit avec la Bulgarie, parvenant difficilement à rétablir la paix. Ces succès obligent l’Empire byzantin à reconnaitre les conquêtes serbes en 1299, acceptant une alliance avec la Serbie.
.
C’est après cette crise que Stefan Uros II Milutin s’allie au prince français Charles de Valois en 1308, dans l’espoir qu’une campagne franco-serbe dans le sud des Balkans lui permette d’étendre ses territoires plus au sud en Macédoine. Un contingent français commandé par Thibault de Chépoy combat à ses côté de 1308 à 1310 mais, faute de soutien diplomatique des cours européennes, l’entreprise achoppe cependant.
.
En 1312, Stefan Uros II Milutin envoie une armée en Asie mineure pour aider les Byzantins contre les Turcs. En 1314, son fils essaie de l’écarter du trône mais échoue dans une crise de succession qui conduit la Hongrie à lui déclarer la guerre. Vaincus, les Hongrois obtiennent l’aide du Pape et d’une coalition régionale, que Stefan Uros II Milutin bat en alliant diplomatie et force militaire. Il décède en 1321 et sera canonisé peu après. Son petit-fils, Stefan Uros IV Dusan portera la Serbie à sa plus grande extension territoriale jamais atteinte, devenant Empereur des Serbes.
Capitaine Thibaut de Chépoy
Le capitaine Thibaut de Chépoy (source : Château de Versailles)
Né à une date inconnue vers le milieu de la seconde moitié du XIIIème siècle, Thibaut de Chépoy est un capitaine de l’armée royale, amiral et maître des arbalétriers de France. Il est le premier militaire français à combattre conjointement avec des soldats serbes.
Proche de Charles de Valois, il mène campagne pour son compte en Aragon en 1285 puis en Europe du sud-est et en Orient. De 1308 à 1310, avec son frère et son fils, il combat aux côtés des troupes de Stefan Uros II Milutin en Macédoine - là où, 610 ans plus tard, Français et Serbes combattront à nouveau ensemble sur le Front de Salonique en 1918.
Pendant deux ans, il s’efforce d’acquérir des territoires pour Charles de Valois dans le sud des Balkans mais, faute de soutien diplomatique des cours européennes, l’entreprise échoue en 1310. Rentré en France en avril 1310, Thibaut de Chépoy décède finalement en 1311 ou 1312 - vraisemblablement à Paris.
.
2/ Au 19ème siècle
Comte Louis-Mathieu de Molé
Né en 1781 et décédé en 1855, le comte Louis-Mathieu de Molé, voit son père guillotiné en 1794 pendant la Terreur. Avec sa famille, il part en exil en Suisse puis au Royaume-Uni pendant deux ans mais reprend ses études en France dès 1796. En 1806, il est nommé auditeur au Conseil d’Etat - créé peu avant par Napoléon. Il est ensuite nommé préfet (1806-1809), réintègre le Conseil d’Etat (1809) puis est nommé directeur général des Ponts et chaussées (1809-1813). Il bénéficie alors de la confiance de Napoléon, qui le fait comte d’Empire (1809), puis le nomme ministre de la Justice en 1813. Déchu de ses fonctions en 1814, il est réintégré au Conseil d’Etat lors des Cent Jours (1815) et nommé Pair de France, mais il refuse le poste de ministre de la Justice que Napoléon souhaitait lui rendre.
.
Louis XVIII le maintient au Conseil d’Etat et lui réattribue le poste de directeur général des Ponts et chaussées (1815-1817), avant de le nommer ministre de la Marine (1817-1818). Siégeant ensuite à la Chambre des Pairs (1818-1830), il s’inscrit dans les rangs des royalistes modérés. Après la révolution de 1830, le comte de Molé est brièvement nommé ministre des Affaires étrangères de Louis-Philippe Ier et retourne siéger à la Chambre des Pairs. Il est finalement désigné Premier ministre et ministre des affaires étrangères en 1836, poste qu’il occupe jusqu’à mars 1839 : c’est dans ces fonctions qu’il donne consigne de créer la première représentation française en Serbie, le 6 novembre 1838.
.
En 1840, il est élu à l’Académie française et se retire de la vie politique. Lors de la révolution de 1848, Louis-Philippe Ier essaie en vain de lui confier le gouvernement pour sauver la monarchie. Il est ensuite élu à l’Assemblée constituante, soutient la candidature du général Cavaignac à l’élection présidentielle de 1849 mais se rallie à Louis-Napoléon Bonaparte, sorti vainqueur du scrutin. Etant resté royaliste, il s’oppose cependant au coup d’Etat de 1851, se retire de la vie publique et décède en 1855.
François Duclos
Né le 18 août 1785 à Valbonne (Isère), François Cassien André Blanc Duclos a intégré le ministère des affaires étrangères en 1834 - très peu d’informations existent sur sa vie antérieure à 1834 ainsi que sur ses origines sociales et familiales.
.
De 1834 à 1838, M. Duclos est vice-consul de France à Jassy (Roumanie). En 1838, la Direction commerciale l’avait recommandé au ministre, en le considérant comme un des meilleurs connaisseurs des Balkans dans le ministère. En effet, depuis 1834, M. Duclos avait effectué plusieurs voyages en Europe du sud-est, qui l’avaient amené à suivre de près la situation régionale. Il s’était fait remarquer, en outre, par sa capacité à observer et à rendre compte avec finesse des complexités de la région.
.
Le 19 mars 1839, il remet ses lettres de créance au Prince Milos Obrenovic, rétablissant des relations diplomatiques entre la France et la Serbie qui n’avaient plus existé depuis 1310. Il ouvre l’Agence consulaire française à Belgrade le 24 mars puis accueille une première délégation française en mai 1839, avant d’être relevé par Achille de Codrika en septembre de la même année. Durant cette courte période de 5 mois, il doit assurer seul la mise en place de la représentation et suivre des évènements politiques complexes – tensions entre le Prince et le Sénat du printemps 1839, tentative d’insurrection militaire de mai-juin 1839, abdication du Prince puis décès de son fils etc.
.
La France ayant décidé de rehausser le rang de sa représentation à Belgrade, elle nomme Achille de Codrika en juillet 1839 pour succéder à M. Duclos - qui quitte Belgrade fin septembre 1839. Il continuera une carrière de consul de France à Patras (1839-1842), Sofia (1842), Galata (1843, 1847 et 1848-1852), Jassy (1846, 1847 et 1848) et Braïla (1852-1858). Il est mis à la retraite en juillet 1858 et meurt en France quelques années plus tard.
Amiral Albin Roussin
Né en 1781 et décédé en 1854, Albin Roussin s’engage dans la marine comme simple mousse en 1793. Il participe à plusieurs campagnes navales en Flandres, Norvège, Saint-Domingue et Irlande (1794-1796). Il se retire ensuite dans sa famille pour préparer l’examen d’aspirant, qu’il réussit en 1801. Il participe alors à la campagne de Martinique (1802) puis est affecté à l’Ile de France, à partir de laquelle il prend part à de multiples combats navals contre les Britanniques dans l’Océan indien, jusqu’à 1811. Nommé lieutenant de vaisseaux (1807), il combat aux Indes néerlandaises, capturant plusieurs navires. En 1808, alors qu’il est commandant en second du Iéna, il mène un dur combat contre une frégate britannique avant d’être capturé. Libéré en 1809, il prend le commandement en second de la Minerve et participe à la capture de trois navires de guerre britanniques en 1810. Il est alors nommé capitaine de frégate et fait chevalier de la Légion d’honneur. Rentré en France en 1811, il est nommé au commandement de La Corée, et parvient encore à capturer plusieurs navires britanniques au large de la France et de l’Espagne (1811-1813).
.
Nommé capitaine de vaisseau en 1814, il se rallie à Louis XVIII lors des Cent-Jours. De 1816 à 1822, il commande des navires envoyés explorer les côtes africaines et brésiliennes. Il est alors fait baron par Louis XVIII (1820) puis élevé au grade de contre-amiral (1822). L’amiral Roussin commande ensuite une division navale dans l’Atlantique (1824) et devient membre du conseil de l’amirauté (1825). Il commande la flotte française au blocus de Rio de Janeiro (1828) puis lors de la victoire navale du Tage (1831), après avoir participé à l’expédition d’Alger (1830). Il est nommé vice-amiral et préfet maritime de Brest (1831) puis est fait Pair de France par Louis-Philippe Ier (1832).
.
Le roi le nomme ensuite Ambassadeur de France à Constantinople, d’où il est rappelé en 1839. C’est dans ces fonctions qu’il accueille François Duclos à Constantinople en février 1839 et obtient des autorités ottomanes son accréditation comme vice-consul français à Belgrade. L’amiral Roussin est ensuite ministre de la Marine à deux reprises (1840 et 1843). Après la révolution de 1848, il soutien Louis-Napoléon Bonaparte à l’élection présidentielle de 1849 et devient membre du Sénat d’Empire en 1852. Il décède en 1854.
Maréchal Jean-de-Dieu Soult
Né en 1769, Jean-de-Dieu Soult s’engage comme simple soldat dans l’armée royale en 1785, puis connait une ascension très rapide, à la faveur de la Révolution. Sergent en 1791, il est sous-lieutenant en 1792, capitaine en 1793, chef de bataillon puis général de brigade en 1794. Il se distingue dans plusieurs batailles décisives de 1795 à 1799, et devient général de division en 1799. Napoléon le nomme alors à l’armée d’Italie – où il se distingue lors de la campagne de 1800. Elevé à la dignité de maréchal d’Empire en 1804, il joue un rôle déterminant dans la campagne d’Autriche de 1804-1805, et même décisif lors de la bataille d’Austerlitz.
.
Soult se montre ensuite un des maréchaux les plus compétents de Napoléon lors des campagnes de Prusse (1806) et de Pologne (1807). Ses succès lui valent d’être nommé duc de Dalmatie en 1808. Mais Soult combat surtout en Espagne, où il commande la Grande armée de 1808 à 1813. Il y fait face à de très durs combats contre les Espagnols, Portugais et Britanniques et, sans avoir démérité, doit finalement s’incliner dans les combats de 1813-1814. Un temps rallié à Louis XVII (1814), il fait à nouveau allégeance à Napoléon lors des Cent Jours. Il est alors nommé Pair de France et major-général de l’armée. Après Waterloo, le nouveau gouvernement l’exclut de l’armée et l’oblige à s’exiler.
.
Louis XVIII ordonne cependant sa réintégration dans la dignité de maréchal en 1820. En 1825, il crée une société d’exploitation minière dans les Cévennes, qui sera rapidement fructueuse. Charles X le nomme Pair de France en 1827, mais après la révolution de 1830, Soult se rallie au roi Louis-Philippe, qui le nomme ministre de la guerre. Il mène alors une profonde réforme de l’armée en 1831 mais se rend impopulaire en réprimant deux révoltes ouvrières à Lyon – en 1832 et 1834. Nommé Premier ministre par le roi en 1832-1834, il représente ensuite Louis-Philippe au sacre de la reine Victoria en 1838.
.
Nommé une nouvelle fois Premier ministre et ministre des affaires étrangères en 1839, il rend possible le rapatriement des cendres de Napoléon en 1840. C’est également dans ces fonctions qu’il ordonne la transformation de l’agence consulaire française de Belgrade en consulat - à la tête duquel il nomme Achille de Codrika. Il quitte la tête du gouvernement en 1847 et se retire dans sa propriété de Saint-Amans, où il décède en 1851.
Achille de Codrika
Achille de Codrika est né le 3 décembre 1804 d’un père d’origine grecque, qui avait été interprète de Talleyrand, ministre des affaires étrangères de Napoléon. En novembre 1822, son père le fait admettre à l’Ecole royale de Saint-Cyr. En septembre 1824, A. de Codrika devient sous-lieutenant au corps royal d’Etat-major. Il passe ensuite l’examen de l’Ecole d’application d’état-major en janvier 1827 et est alors affecté au 11ème régiment de dragons.
.
Il quitte l’armée en mars 1831 pour devenir attaché au cabinet du président du gouvernement Casimir-Perrier. Mais dès avril 1831, il est intégré au ministère des affaires étrangères. En juillet 1832, il est nommé vice-consul à Salonique puis, en juin 1834, le poste de consul à Campêche (Mexique) lui est proposé – poste qu’il refuse. Il reste alors en disponibilité jusqu’à 1836, date à laquelle il est nommé consul à Savannah (Etats-Unis) puis à Patras (1838). Le 21 juillet 1839, il est désigné consul à Belgrade où, le 30 septembre, il succède à M. Duclos jusqu’à 1845 - il devient alors le premier consul français en Serbie.
Il occupe ensuite le poste de consul à Jassy (1846-1847) puis à Leipzig (1847-1849), Manille (1849-1850) et Macao (1850-1854). Cette dernière affectation en Chine se passe difficilement : sa famille supporte très durement le climat et manque d’être tuée dans un tremblement de terre, tandis que lui-même entretient des relations difficiles et tendues avec ses subordonnés ainsi que le consul à Shanghai – dont il dépend. Il est ensuite désigné consul de France à Gênes (1854-1855) puis à Batavia (1856-1867).
Jovan Marinovic
Né en 1821 et décédé en 1893 en France, Jovan Marinovic a fait ses études à Kragujevac. Membre du cabinet des Princes Milos puis Mihailo Obrenovic (1837-1841), il vit à Paris de 1841 à 1842 puis devient secrétaire du gouvernement serbe en 1842. Chef de cabinet du Prince Aleksandar Karadjordjevic (1843-1856), il conseille aux autorités serbes de rester neutres dans la Guerre de Crimée.
.
Nommé ministre des Finances (1856-1857), il permet l’adoption de la première loi sur le budget de l’État. Il est ensuite membre (1860) puis Président du Conseil d’État (1861) et conseiller diplomatique du Prince Mihailo Obrenovic. A la mort du Prince (1868), M. Marinovic devient président de l’assemblée chargée de la désignation du nouveau prince - Milan II Obrenovic. Il est confirmé dans sa fonction de Président du Conseil d’Etat (1869) avant de devenir Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères de 1873 à 1874.
.
Il est finalement nommé premier Ambassadeur de Serbie à Paris en 1880 et occupe ce poste jusqu’à 1889. Il termine sa vie en France, où il décède en 1893. M. Marinovic aura été un des rares personnages à rencontrer la presque totalité des représentants français en Serbie, de M. Duclos en 1839 au baron des Michels en 1879.
Dernière modification : 21/05/2019
Haut de page